Cette étude évalue le potentiel d'une taxe de solidarité sur les primes aériennes en tant que source équitable et prévisible de financement de la lutte contre le changement climatique, en particulier pour les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés (PMA). S'appuyant sur les principes du "pollueur-payeur" et de la "capacité à payer", la taxe proposée cible les passagers de première classe et de classe affaires, qui représentent des segments de voyage à fortes émissions et à revenus élevés, afin de générer des revenus dédiés à l'adaptation sans affecter la demande de manière significative.
L'analyse porte sur dix pays vulnérables au climat : Antigua-et-Barbuda, la Barbade, la Colombie, Fidji, le Kenya, Maurice, le Mozambique, la Sierra Leone, le Sénégal et la Zambie, représentant des contextes géographiques et économiques divers. Ces pays subissent déjà des pertes massives dues au changement climatique, l'équivalent de 5,8% de PIB pour les Fidji par exemple. Le secteur du tourisme est particulièrement vulnérable. À Fidji, le tourisme représente 30 à 40% du PIB.
Trois scénarios politiques ont été modélisés pour les vols commerciaux court-courriers (1 500 km), avec des taux modérés à élevés (de 20$ à 90$ pour les classes supérieures).
Les résultats démontrent que le prélèvement de solidarité peut générer un financement important et stable de l'adaptation de manière équitable, sans distorsion très limitée du marché :
Les recettes estimées vont de $25 millions de dollars US à Antigua-et-Barbuda à plus de $645 millions de dollars US en Colombie - toutes des ressources directes, particulièrement critiques dans les pays criblés de dettes.
La couverture des besoins annuels d'adaptation varie considérablement en fonction de la taille de l'économie, de l'ampleur de la vulnérabilité et du nombre de voyages, allant de 0,09% au Mozambique à 428% à la Barbade.
Les recettes pourraient compenser les pertes climatiques liées au tourisme ; à Fidji, au Mozambique, à Maurice, au Sénégal et en Colombie, même 100% des pertes climatiques liées au tourisme, tout en fournissant des recettes excédentaires pour les efforts d'adaptation.
Des taux de prélèvement modérés n'ont qu'un impact minime sur la demande de transport de passagers, avec une baisse moyenne de moins de 0,05% dans l'ensemble des pays.
L'étude a été réalisée par le professeur Mizan Khan, Ayesha Noor et Ekhtekharul Islam pour le compte du secrétariat de la GSLTF. La publication complète est à venir ("Solidarity levy on premier classes air travel : An impact analysis on tourism in selected SIDS and LDC economies", à paraître, 2025).