Le groupe de travail sur les contributions de solidarité mondiale a aujourd'hui a publié une nouvelle étude, commandée au professeur Gunther Capelle-Blancard (Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne), sur une "taxe verte sur les transactions financières".
Le rapport vise à évaluer si et comment la taxe sur les transactions financières (TTF) pourrait être "écologisée", c'est-à-dire adaptée ou utilisée pour soutenir les objectifs environnementaux et le financement de la transition vers une économie plus durable. Bien que traditionnellement conçue comme un outil réglementaire, la TTF recèle également un potentiel inexploité en tant qu'instrument de financement de la lutte contre le changement climatique et d'alignement environnemental plus large.
Ce document présente cinq arguments complémentaires en faveur d'une TTF verte :
(1) sa capacité à mobiliser un financement international stable pour les biens publics mondiaux ;
(2) sa pertinence symbolique à la lumière de la contribution du secteur financier aux perturbations sociales et environnementales ;
(3) sa capacité à allonger légèrement les horizons d'investissement et à contrer le court-termisme excessif ;
(4) son potentiel à renforcer la confiance du public dans la finance en faisant correspondre la rhétorique sur la finance durable avec les contributions ; et
(5) son utilisation potentielle en tant qu'outil différencié pour récompenser les émetteurs respectueux de l'environnement.
Le rapport comprend également une première évaluation quantitative des recettes potentielles d'une TTF verte à plusieurs niveaux, illustrant la manière dont un tel mécanisme pourrait rendre opérationnel le principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives en matière de financement climatique.
Tout en reconnaissant les limites pratiques (en termes de gouvernance, de fiabilité des données et de risque de complexité), le document conclut qu'une TTF verte bien calibrée pourrait être un levier simple mais efficace pour aligner les marchés financiers sur la transition écologique.
Ce rapport n'engage que son auteur et ne reflète pas nécessairement les positions de la task force sur les contributions de solidarité mondiale ou de ses membres.